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CARVNESTOMSED DESMOTSENVRAC

30 novembre 2013

Le Sauna

Je pénètre dans le sauna, ce temple de l'érotisme. Seulement un homme à mon arrivée. L’objet de ma tentation est là, allongé lascivement sur des boiseries exotiques. Ses yeux mi-clos expriment un je-ne-sais-quoi qui décuple mon envie. Y décelant une vague invitation, je viens m’asseoir près de lui. Tandis que la chaleur nous assaille, nos corps se rapprochent imperceptiblement... Je brûle de le toucher, et l’atmosphère torride du sauna ne fait qu’accroître le désir. A plusieurs reprises, nos mollets se frôlent. Ma serviette se détache, laissant libre l'entrejambe. Je n’y tiens plus : je pose doucement une main hésitante et fébrile sur ses cuisses. Il entreprend à son tour de me caresser lentement, langoureusement : d’abord le dos, puis les bras… ses mains glissent inexorablement vers l’origine de mon trouble. Je voudrais que le sablier de ce doux moment s’écoule à l’infini.
A voix basse, il me propose de le suivre vers les cabines. J’accepte, en tremblant, la main qu’il me tend. A l’intérieur, mon amant de passage ôte ma serviette.
Je ne referme pas le loquet de la porte : les plaisirs défendus qui se savourent couramment en privé n'ont pas le même goût s'ils peuvent être éventuellement partagés...
La lumière tamisée qui émane de la lampe en pâte de verre, posée contre le mur sur une applique de fer forgé, révèle une large banquette. Nos lèvres s’effleurent, nos corps se mêlent… son torse est encore chaud. L’ivresse des mille et une nuits nous enchaîne alors à son récit. Le matelas obéit en silence, docile, à nos mouvements les plus fiévreux, le temps est suspendu à notre intimité. Tandis que la musique suave du Riad entame une danse endiablée, je goûte les fruits d'une passion éphémère. Je songe aux mots du poète Ibn Hazm : « l'amour est chose naturelle, et il est naturel de se laisser gagner par lui ».
Enfin, la musique cesse et l’exaltation lentement retombe. Nos bouches se rejoignent une dernière fois, en guise d’adieu.

Les couloirs ocres de cet établissement me mènent vers le hammam, à la fois havre de félicité et invitation au voyage. A travers la vapeur, je distingue deux salles avec une fontaine au milieu et des voûtes en ogive. Je m’assois sur les marches, ornées de zelliges, ces carreaux d'argile émaillés dont le décor reproduit un assemblage géométrique. Tons bleus et verts mêlés, mosaique de couleurs rappelant la mosaique de nos désirs variés... Je me rends compte qu'ici la prise de contact se fait plus facilement, sans doute à cause de la vapeur qui laisse un peu d'intimité pour les plus timides ou ceux qui n'osent pas faire le premier pas vers l'autre ou vers un inconnu. Rapidement, les volutes d’eucalyptus m’enivrent et j’en oublie les gouttes qui perlent le long de mon dos. Mes yeux se ferment doucement, je suis transporté vers la quiétude et les délices des corps à corps. Deux hommes y sont présents, occupés... Je les rejoins... On succombe à la tentation. Ensuite, tous mes sens s’apaisent je tombe dans un état de bien-être.

Puis, après une séance de savonnage sous l’une des douches situées à la sortie du hammam, je me dirige vers la piscine. Le jeu des corps ondulant sous les eaux a quelque chose d’envoûtant et je m’introduis à mon tour dans cette source chaude et pure. Tout le stress accumulé de la semaine s’évapore au gré de mes évolutions au milieu de ces autres corps. Je termine cette séance de relaxation en allant m’étendre sur une chaise devant la piscine.

J'aime cette alternance entre sauna, hammam, douche à jet et piscine. J'y oublie tout, je me refais une peau neuve. Délassé, je reprends mes esprits peu à peu... Il est évident que je reviendrai ici... c'est à Paris, ce pourrait être ailleurs...

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